mercredi, mai 31, 2006

Cover me (in black)




Quand je suis rentré au collège, au début des glorieuses 80’s, quand tout allait mieux dans un halo orangé, sur les tables étaient gravées d’étonnantes choses : « Police » « Alice Cooper » (le choc quand j’ai su que c’était un homme) « Trust » et « AC DC » (j’en vois qui ricanent au fond ….).

Mais qui pouvaient bien être ces gens ?? Etait ce le nom de gamins les plus hardis du bahut qui voulaient laisser une trace ?? Y avait il un complot international dans mon lycée visant à débarquer Raymond Barre et VGE ??
J'ai fini par timidement m'enquérir de l'identité de ces êtres et ont m'a dit que c'était des chanteurs de rock.

J'étais bien avancé, chez moi on écoutait que France Inter en grandes ondes (essayez c'est une expérience particulière si c'est encore possible) et la FM était un territoire vierge occupé par une bande d'huluberlus, qui jouaient au chat et à la souris avec les flics, et par l'armée.

Des 4 groupes cités j’ai surtout écouté Police (sur Europe 2 et j’ai le best of comme tout le monde) et AC DC (des amis à moi que j’ai m’en ont abondement parlé et fais écouter en vinyl très souvent).

Pour ces derniers faites l’expérience avec les gens autour de vous qui ont plus de 30 ans (vous devez bien en avoir quelques uns) et qui n’écoutent plus de musique pour cause de mariage ou d’adhésion à l’UMP ou d'oubli précoce de ces belles années, c’est le seul groupe qui doit rester encore dans leur mémoire de leur vie d’avant et qui évoque immédiatement le gros mot « hard rock » accompagné d'un geste mimant un débile pathétique jouant une guitare imaginaire.

Revenons à nos moutons (noirs), comme les feu Ramones, AC DC a toujours fait le même album tout au long de sa carrière, en prenant soin juste de changer de chanteur pour cause de mort dans son vomi (c’est ballot ça non ??)
Mais bon on doit le reconnaître leur efficacité à produire des morceaux qui font taper du pied et bouger les cheveux (plus trop longs, en perte même de vitesse) bêtement en hurlant des trucs comme « autoroute vers l’enfer » ou « laisse moi mettre mon amour dans toi » ou encore « je t’ai secoué(e) toute la nuit ».
La classe internationale donc.

Evidement une telle carrière depuis 1974 a entraîné des reprises par kilos hectares.
On va juste s’attarder là sur 2 d’entre elles : Hayseed Dixie (groupe de musique sudiste plouc US qui en a même fait un album entier) pour Back in Black



Dandy Warhols pour Hell’s Bells.



En espérant que celles ci plairont à Jester ;)
Vous pouvez aussi vous abreuver ici de reprises, une sélection spéciale vous y attend.
Enjoy.

jeudi, mai 25, 2006

De nouveaux amis .......




Bizarrement des gens viennent ici (parfois) s'abreuver à ma source bloggifoniatre (oui je sais ce mot n'existe que dans mon esprit, mais fais ce que je veux avec mon clavier et mon cerveau) et postent de zolis petits mots ce qui me donne donc l'occasion d'aller voir ailleurs si ces gens sont aussi spirituels que moi, pleins d'humour sidérant et de choses capitales à dire.

La réponse est oui (sans parler d'autres personnes certainement géniales mais qui elles restent dans l'ombre et qui ne mot ne tapent et juste leurs yeux activent) et il me semble donc que les ajouter à mes liens ne serait que (docteur) justice.

The winners are donc : Badibuh et son blog "L'oreille est hardie" (attention y a un jeu de mot génial) qui pratique un humour à base nutella et de protéines asséchantes périmées ; Anteresi qui du haut de ses 18 ans décrit un monde où la bétise et la médiocrité se disputent avec Mike Tyson (et ce dernier n'est même pas sur de gagner) ; Orange Drenka qui elle parle de son quotidien plus simplement mais avec un humour qui me sied particulièrement (je vous renvoie à son post sur la mise en perspective des religions et des régimes alimentaires) enfin Pierre VERGELY monteur de bandes annonce qui tient un blog sur le ciné fort recommendable ma foi, avec d'intéressants échanges entre auteur et lecteurs.

Notez que SexInPalavas (massive links for music, movies, advert and stuff) change de lieux, et ça c'est très important à signaler.

Merci de votre attention.

dimanche, mai 21, 2006

Finland Uber Alles



L’Ardèche est en ébullition. Sa représentante a perdu et la France au travers d’elle, le concours de l’Eurovision 2006.
Vous me direz c’est pas grave et puis au moins cette année on a fini antépénultièmes et non avant derniers comme l’an passé.

Pourtant les gens du village de la perdante n’étaient pas contents du tout, ne comprenant pas que leur représentante n’aie pas gagnée, face sur tout à des êtres grimés qu’ils ne comprennent pas et qu’ils ne peuvent même pas nommer.
L’année prochaine une dame du cru disait que l’on devrait envoyer des singes au moins on aurait une chance de gagner (le journaliste parlant lui sérieusement de groupe satanique....).
On n'ose imaginer ce que cette dame pense de Kandinsky ou de la peine de mort...

Bref la belle harmonie de l’Eurovision a été brisée cette année grâce à la victoire de Lordi groupe finlandais, hybride entre Gwar, Kiss et des personnages de Warhammer, jouant un morceau basique de heavy metal, tandis que tous les autres pays (24 au total) ont aligné eux de confondants chanteurs ou groupes portant de pleins seaux de soupe ou de la neuro danse trépanée ou encore des ovnis comme le groupe de country allemand.

Et comme chaque année on se demande comment aucune nouveauté n'a pu venir s’immiscer dans ce bastion du conservatisme qu’est l’Eurovision qui s’entête à présenter une vision idéalisée de la musique populaire, à l’abri de toute contamination du monde extérieur et de ses évolutions depuis 30 ans.

Quand une nouveauté apparaît c’est sous forme abâtardie. Prenons l’exemple du rap qui parfois s’intercale dans certains titres, mais toujours sous forme caricaturale, comme les gens le font parfois pour se moquer, en mimant une rythmique et en alignant 2 phrases avec « l’accent » de banlieue.
Même le groupe gagnant d’hier soir jouait un heavy metal parodique, daté plus du tout en phase avec les musiques métalliques modernes, une chose venant de 30 ans en arrière.

A l’Eurovision on se croit toujours dans les années 70. Les costumes sont hideux, les couleurs outrancières, les filles blondes et potiches, les textes exaltent l'amour le plus pur, les chorégraphies staliniennes et le ridicule présent à chaque instant (on a même eu le droit à l’apparition d’un mec sortant d’un piano au milieu d’une corbeille de roses).

Bref rien n’est vrai ici, tout est factice et baigne dans une nostalgie tiède repeinte de couleurs bon marché.
Tout semble reflèter l’état du monde et de la culture au travers du prisme d’une personne qui va une fois par an au ciné, lit le Da Vinci Code car on a parlé de partout et regarde le monde avancer avec effroi dans sa télé, loin de l’extérieur et ne comprenant pas que l'on puisse vivre autrement.

On ne parlera même pas des votes, odes à la fraternité entre voisins proches (les pays nordiques votent pour les pays nordiques, les pays de l'est entre eux et la France au milieu de ces blocs ben personne ne vote pour elle, de tout façons nos chansons sont à pleurer...) mais qui au final, en creux, expriment peut être la crainte du Vieux Continent de quitter une époque bénie, beigeasse, où tout était encore possible, sans ouverture vers l'extérieur, vécue comme une blessure béante.

mercredi, mai 17, 2006

Cover me (Spéciale Mike Patton)




A la demande générale de Franck je mets donc en écoute (si je savais mettre une radio je préférerais mais bon j'ai mes limites...) un titre de la BO du film Judgment Night.

Alors ce film, peu de gens l'ont vu et de l'avis général, de ce peu de monde ben c'étaient plutôt mauvais.
La BO par contre elle (sortie en 1992 ou 93 ou 94), voyait 11 groupes de rock et de rap faire alliance pour un titre (Sonic Youth, Slayer, De La Soul, Pearl Jam, Onyx...)
Alors en général c'est tout pourri, je vous l'accorde, mais là la sauce prend plutôt pas mal (lui là en parle très bien, donc lisez plutôt).

Dans le présent exemple c'est Faith No More et Boo Yaa Tribe (genre de gros Samoans qui font peur) qui chantent (parfois aussi ça hurle pour les lecteurs fragiles faites y gaffe à vos n'oreilles) "Another body Murdered"





Dans Faith No More s'illustrait un gars nommé Mike Patton (le chanteur donc) qui, avec la fin de son groupe allait s'embarquer dans des tonnes de projets sous des noms tels que Fantomas, Mike Patton (si si), Tomahawk, avec pleins de gens (Bjork, Merzbow ou John Zorn), dans pleins de style différents (pop, jazz, musique expérimentale ...) allant même jusqu'à enregistrer un album de voix solo fait dans dans des chambres d'hôtel (oui mais vous allez pas aimer, remarquez je suis pas sûr d'adorer non plus).

Dans tout ce fatras (ce site recense tout ça pour vous, sans effort classe non ??) on trouve des reprises et c'est l'objet de ce post ce soir (en même temps si vous le lisez le jour ou la nuit c'est pas grave, vous pouvez continuer, aucune escouade de police de la pensée va venir vous demander des comptes).

D'abord une reprise des Big Gees (ça me fait toujours rire), du temps de Faith No More, pour bien apprécier la voix du gars, qui reste un sacré vocaliste : "I started a joke"





Ensuite "Come to daddy", piqué à Aphex Twin, sur un mini album avec Dillinger Escape Plan.





Enfin avec Fantomas, ils se sont là attaqués à Ennio Morricone pour "Investigation of a Citizen above Suspicion ", tiré d'un album ne contenant que des reprises de thèmes de films type Twin Peaks ou Le bébé de Rose Marie (qui d'ailleurs à la fin part avec l'eau du bain).




C'était pas trop didactique j'espère ..........

[Un bonus pour la route ? Un extrait de son prochain projet qui sort fin mai, Peeping Tom où on rencontrera Norah Jones, des rappeurs de chez Anticon, Massive Attack etc.. Direction MySpace]

lundi, mai 15, 2006

ma liste des 23 sélectionnés

Il n’y a pas de raison, comme Raymond "Astronomy" Domenech (j'adore ce jeu de mot), moi aussi j’ai ma liste des 23 que je sélectionne jour après jour chez moi, dans ma maison et dans mes oreilles.
Des albums que je rachèterais absolument en cas de perte ou de vol (tiens je parle comme dans une notice d’assurance moi….) ou que j'emmenerai au bout du monde sur une île, au bout du chemin creux après la dernière ferme, sur la droite.
Il y a de tout pour faire mon monde : des choses calmes et parfois tristes à mourir, du tatapoum à cheveux gras, des mélodies « imparables », du riff binaire à souhait sur lequel on construit toute une carrière, des accès de rage incontrôlée, de ceux que l’on traîne avec soi depuis sa lointaine chambre d’adolescent, qui me faisaient me jeter sur mon lit en hurlant « a bullet in your fuckin’ head ».
Tout un schéma, une architecture qui me protège du monde extérieur, de ses méfaits, de son imperfection et de sa laideur partielle.
Les voici jetés en pâture à votre regard avide et à votre (éventuelle) critique perfide.























dimanche, mai 14, 2006

Du rab'

[Edith : allez 2 ou 3 autres clichés pour la route, puisque ça a l'air de vous plaire]










Près de chez moi il y une friche où rodent les fantômes d'une époque industrielle maintenant révolue et vide de sens.



On y trouve de grands espaces vides, des quais de déchargement effondrés, des poulies et des armatures métalliques qui rouillent doucement, des canettes de bière jetées là par des punks à chien de passage.



Des artistes bigarrées ont investis les lieux pour y faire de la création tout azimut (théatre, vidéo ...) et mettre un peu de vie dans ce triste endroit plutôt sinistre.



Il y a aussi de longs murs lépreux rongés par l'humidité, le temps qui passe et la pollution urbaine.
Des grapheurs ont eu la bonne idée de les recouvrir par un monde imaginaire qui n'existe que dans le flot de leurs bombes.
On trouve donc des vaches éberluées, des macs à cigare, des lapins et des oiseaux mous, des escargots et des nains qui s'ébattent en plein air pour en faire un lieu hors du commun, hors du temps.

mardi, mai 09, 2006

God is my co-pilot

En Irlande on ne rigole pas beaucoup avec la religion et ça depuis un peu longtemps.

On s’est détesté et battu comme des chiffonniers autour de cette noble cause pendant des décennies, on s’est habillé en noir avec des cagoules pour faire peur au camp adverse (et comme en Corse), on a mis des bombes dans des bus, des lieux publics, les Cranberries ont même fait des albums pendant ce temps sans que personne ne réagisse, attisant un peu plus la situation.

Le problème c’est que des gens, plutôt vieux, qui aiment bien la religion ne peuvent plus sortir de chez eux pour des raisons futiles telles que : stade terminale de maladie invalidante, envoi de satellites dans l’espace qui détractent le temps,
et donc ne peuvent se rendre à l’office pour y écouter la parole de Dieu.

Et ça c’est très embêtant quand on est croyant, on est coupé de sa base, comme un supporter de l’OM ou autre équipe qui ne pourrait aller au stade insulter les gens d’en face et essayer de d’en taper 2 ou 3 toutes les semaines.
On perd sa raison de vivre, sa foi en l’homme, on dépérit lentement et on fini par écouter Julien Courbet sur RTL ou regarder la télé éteinte pour les cas les plus graves.

Nos amis catholiques irlandais se sont dit « si nos paroissiens ne viennent pas à nous, nous irons à eux » et se sont mis à diffuser la messe par radio pour leurs ouailles confinées (nos poulets n'ont pas eu cette chance....)

Chose dite, chose faite, mais tout ça a fait moyennement rire la Comreg, l’office irlandais des télécommunications, qui s’est rendue compte que cela brouillait dangereusement les communications radio des avions transatlantiques.

Ecoutez la radio, Dieu reconnaîtra les siens (lors du crash).

Source Reuters

samedi, mai 06, 2006

Epilepsie et traversée du désert




Dans un moment d’égarement, assez fréquent, j’ai vu « Domino » de Tony Scott, le frère du cinéaste qui a terrifié mon enfance avec Alien.

Tony lui peut difficilement être qualifié de » cinéaste » (je vous conseille au passage un lien vers sa filmo, ça fait plutôt peur), en fait il loue des caméra, y met devant des acteurs et leur demande de jouer des histoires que des amis à lui ont écrits (dans le cas présent c’est Richard Kelly réalisateur de Donnie Darko qui s’y est collé, faut bien acheter son pain le matin et y mettre du beurre dessus).


Après le génie de Tony s’exprime pleinement dans la salle de montage où il essaie de caser le plus de plans possibles en 2 heures, en saturant les couleurs, multipliant les effets sonores légers comme tout et appuyant les moments clés supers-importants-que-le-spectateur-ne-doit-pas-rater, par des centaines de morceaux, ou plutôt des centaines de bouts de morceaux, assourdissants.

Le spectateur sort alors assommé, fatigué, quand il ne s’est pas directement endormi dans la salle de ciné (remarquez vu le niveau sonore du lieu ça doit pas être très très facile).

Domino parle donc d’une jeune fille, descendante de Lawrence Harvey acteur US, qui a fait plein de boulots, a donné dans le mannequinat et qui est finalement devenue chasseuse de prime et a fini (mal) dans le n’importe quoi opiacé.

Histoire plutôt originale il faut bien le dire, mais Tony veille et se dit qu’un traitement hystérique de l’image serait le bienvenu et permettrait de mieux rendre compte du chaos qu’est le travail de chasseur de prime et des situations pourries dans lequel il est plongé.

Banco !!!

Je peux vous dire que de ce point de vue c’est très réussi, la forme est digne d’une crise d’épilepsie, on change de plan, de point de vue tout le temps, c’est super rapide, les yeux pleurent devant tant de sollicitations et les couleurs sont très.....naturelles, disons soutenues.

Quand au fond de l’histoire, ou de ce qu’il en est reste, c’est violent à souhait et inutilement (cf la scène de découpe d’un bras au fusil à pompe pour récupérer un tatouage alors que le regarder et le recopier eut été suffisant), comme dans son précédent film d’ailleurs (Man on fire), on a droit aussi à une scène de baise juste après un accident de voiture, dans le désert, mit belle musique sirupeuse.
Tony ne s’intéresse pas trop aux histoires de chacun, sauf un peu à celle de Domino au début, il est bien obligé quand même, Tony veut filmer des images qui pètent à tout prix, même au plus bas.

La justification finale de l'histoire est de sauver une petite fille d’une maladie terrible, je vous rassure tout le monde va mourir pour y arriver, voir même assurer au passage le futur d'une partie de l'Afghanistan (si si c'est un scénario à tiroir (Ikéa))

La morale elle est encore plus simple : un jour on meurt tous (ce sont les dernières paroles de Domino).

Bref on se croirait dans un trip sous acide (enfin j'en ai vu dans Las Vegas Parano c'est vous dire si je connais), d’où on en ressort esquinté, vidé ; le seul « intérêt » est de revoir Mickey Rourke boursouflé comme jamais, avec pleins de kilos de nutella en plus et 2 acteurs de Beverly Hills égarés là après des années de traversée du désert, où ils vont repartir pour un nouveau tour de piste.