mardi, avril 04, 2006

Séance de rattrapage

Il est des gens qui voient peu à peu leur vie leur échapper et qui pour, dans un dernier sursaut brouillon, essayer d’en reprendre les rènes font un coup d’éclat, vont jusqu’à la violence, souvent en vain et dans l’indifférence générale

Sam BICKE travaille dans un magasin de mobilier de bureau au beau milieu des années 70’s.
Sa femme l’a quitté avec leurs 3 enfants.
Elle a refait sa vie, mais lui est resté bloqué sur cet épisode et ne peut se faire à cette situation, aller au delà et recommencer sa vie.

Il a peu d’amis et n’aime pas son travail de vendeur minable qui ne conclut pas ses ventes, malgré l’écoute en boucle de cassettes de motivation personnelle que lui a donné son odieux boss.
Il se sent écrasé, étranger à sa vie, au monde.

Alors peu a peu il va perdre ces modestes repères, trouver refuge dans la coquille vide qu’est son appartement et prendre Léonard BERNSTEIN comme témoin de sa lente dérive, lui qu’il considère pur comme sa musique, en lui parler longuement dans des entretiens sur cassette.
La télé parle beaucoup à cette époque de Richard NIXON (nous sommes dans l’affaire du Watergate).
Il va peu à peu le prendre comme le symbole, le responsable de sa vie terne et se sentir proche des Noirs ou des Indiens et de leurs actions violentes de l’époque (Wounded Knee ou la révolte des Blacks Panthers) qui sont l’incarnation éternelle des relégués de l’Amérique que personne ne voit et ne veut.
Puis il va passer à l’action.

C’est de cela dont parle « The assassination of Richard NIXON », formidable petit film US avec Sean PENN et Naomie WATTS de 2004 que personne n’a dû voir.
On pense évidemment à Travis BICKLE (proximité lexicale troublante) de « Taxi Driver » et à ces petites gens à l’arrière plan de l’Amérique triomphante, qui soit s’effacent jusqu’à la fin de leur vie ou tentent le tout pour le tout, dans le bruit et la fureur.
C’est aussi l’occasion ici de parler des USA et de l’envers de son décor, de la violence qui « est faite » aux classes les plus modestes jour après jour, comme dans un écho prémonitoire d’autres évènements 27 ans plus tard, mais qui eux on marqué durablement l’Histoire.

2 Comments :

Blogger Franck said...

Ca me fait un peu penser à "Chute libre" avec Michael Douglas, en moins politique mais toujours avec le pauv'type lambda qui pête les plombs.
C'est moins drôle quand ça arrive dans la vraie vie, comme la fusillade au parlement de Zoug en Suisse :
http://www.humanite.presse.fr/journal/2002-03-28/2002-03-28-31272

11:17 PM  
Anonymous Anonyme said...

j'ai adoré "the assassination of RN" Le personnage joué par Sean Penn tombe peu à peu dans une logique en spiralle, jusqu'à la fin...Bref, du bon travail!

11:34 AM  
a name="links">

Links to this post:

Enregistrer un commentaire

<< Home